Zoropsis spinimana a été observée en Suisse pour la première fois en 1994, et depuis s'est aclimaté à notre pays et y est désormais établi. Depuis quelques années, chaque année les médias en font des articles sensationnalistes et souvent avec des erreurs.
Zoropsis spinimana est une grande espèce qui peut faire plus de 20 mm sans les pattes et aisément identifiable avec sa couleur beige parfois grise, ses motifs caractériques sur l'abdomen (sorte de série de lozanges) et sur le céphalothorax (la tête), un motif que certains voient un "Nosferatu" d'où son nom utilisé par les médias. Elle a été introduite avec les déplacements humains et nous vient de l'arc méditerranéen, d'en tout cas deux de nos pays voisins la France et l'Italie. Sa première observation en Suisse date de 𝟏𝟗𝟗𝟒. Il est probable que sans notre aide, elle aurait pu coloniser seule la Suisse et la moitié nord de l'Europe, car les températures lui sont favorables, mais elle est loin d'être la seule espèce d'araignée concernée, on peut citer Icius subinermis/hamatus, Olios argelasius, Hogna radiata, Holocnemus pluchei,...
Mais quel impact à sa présence sur nos espèces qui étaient installées là avant son arrivée ? Une araignée de sa taille qui se nourrit d'autres arthropodes errants, on ne peut pas dire qu'elle aie volé la niche écologique d'une de nos espèces, bien que certaines espèces de Gnaphosidae aie des moeurs similaires, telles que Scotophaeus scutulatus qui est aussi errante et aranéophage, mais qui est plus petite. Zoropsis peut donc attraper d'autres espèces assez grosses qui errent dans nos habitations comme des punaises par exemple, mais aussi d'autres araignées errantes qui ne sont pas forcément prédatrices tels des mâles à la recherche de femelle, comme les Eratigena ou Tegenaria ou encore des Amaurobius similis ou ferox, aurait-elle un impact sur ces espèces ? Difficile à dire. En tendant l'oreille, on peut entendre des témoignages de personnes qui vivent depuis plusieurs dizaines d'années dans la même maison et affirmes qu'ils ont toujours eu des mâles errants de tégénaire chaque automne et que depuis l'arrivée de Zoropsis, il disent avoir moins de tégénaires chez eux. Ceci reste des témoignages, mais une étude sur l'impact de l'espèce sur la faune indigène n'existe actuellement pas. De ce fait, on ne peut pas la qualifier d'invasive, contrairement au Frelon asiatique qui nuit aux populations d'abeilles domestique en ruche.
Ce qui est sûr c'est que Zoropsis spinimana est désormais présente et continue sa progression, on ne peut pas l'arrêter. Elle fait désormais partie de faune et n'est pas une espèce qu'il faut craindre d'avoir chez soi, elle fait certes partie des seules araignées qui peuvent mordre l'humain, mais les circonstances de morsures sont rares, car les araignées ne se nourrissent pas de sang, mais d'insectes. Leur morsure ce serait seulement une réaction défensive. Sa douleur de la morsure semble être d'une intensité allant d'une piqûre moustique à celle d'une guêpe et le venin n'est pas dangereux (à l'instar de toutes les araignées de Suisse). Ensuite étant donné qu'elle semble ne se trouver qu'à proximité de bâtiments et surtout en ville, elle interagit que avec le peu d'espèces qui qui sont habituées aux humains et à leur environnement et qui ne sont pas menacées et ce sont des espèces qui souvent habitent également l'aire d'origine de Zoropsis spinimana (avec une certaines différence en abondance et en assemblage d'espèces) il y règne un équilibre.
Période:
Du samedi, 1. janvier 2022 au dimanche, 31. août 2025